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La prévention: le dos a ses limites

Bobos universels, les maux de dos sont également répandus dans la plupart des pays industrialisés. Au Canada, ils représentent la cause la plus fréquente d’indemnisation des travailleurs. Au Québec, les plus touchés proviennent des services médicaux et sociaux, des activités de commerce et des secteurs du bâtiment et des travaux publics.

Êtes-vous à risque?

Bonne question! Au travail, les maux de dos sont tellement « populaires » qu’ils touchent tout le monde.

b8mau_2Milieu hospitalier

Près de la moitié des accidents qui s’y produisent affectent le dos. Le personnel soignant doit déplacer plusieurs fois par jour des personnes à mobilité réduite. Quand on essaie de gagner du temps, le dos en prend parfois pour son rhume.

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Service de garde

À force de soulever des enfants et de s’asseoir sur un mobilier conçu pour eux, les éducateurs et éducatrices de garderie contractent des maux de dos, qui comptent pour près de la moitié des accidents du travail dans ce secteur.

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Manutention

Elle concerne tout le monde, du commis, qui descend un étage pour chercher une nouvelle boîte de papier à photocopieur, au livreur qui déplace jour après jour des charges trop lourdes.

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Commerce

Rien de mieux qu’une fidèle clientèle… et des bras pour faire tourner les stocks. Les personnes travaillant dans les activités de commerce doivent fréquemment soulever des charges plus ou moins manoeuvrables.

Administration

Un écran moniteur placé trop haut, un fauteuil de travail récupéré d’un autre service, un clavier placé de guingois sur une pile de dossiers… autant de périls pour le dos.

Plus facile à prévenir qu’à guérir

Anatomie du mal de dos

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Si les maux de dos varient beaucoup d’une personne à l’autre, la championne toutes catégories est sans aucun doute la lombalgie, qui affecte les vertèbres situées au bas du dos. Au total, 58 % des lésions touchent les lombaires.La région lombaire est la plus mobile de la colonne vertébrale, elle supporte les 2/3 du poids corporel. En fait, 75 % des mouvements du tronc proviennent de cette région. Soulever un enfant, ramasser des feuilles mortes, ranger des caisses de conserves ou aider un patient à s’asseoir confortablement sont autant de mouvements qui sollicitent les lombaires. Pas étonnant qu’on soit si désemparé quand elles nous laissent tomber.

Les maux de dos peuvent également naître d’une posture contraignante ou d’un effort répétitif. À force de maintenir la même position (penchée sur une machine à coudre, rivé à un clavier d’ordinateur) ou de répéter le même geste des centaines de fois par jour (parlez-en aux caissières et aux livreurs), les membres supérieurs, y compris le dos, finissent par s’en ressentir.

Quand on sait qu’une blessure au dos équivaut en moyenne à 51 jours d’absence et coûte environ 2 800 $, on trouve tout de suite des avantages à la prévention. Les maux de dos concernent presque tout le monde et il revient à chacun de prévenir avant de guérir.

Qu’est-ce qui cloche?

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La personne qui occupe le poste de travail est la mieux placée pour détecter les risques qui s’y rattachent. Une fois déterminés, les points sensibles peuvent faire l’objet d’une démarche préventive gagnante.Une petite enquête est indispensable pour mettre le doigt sur le bobo. Quand on sent un malaise au dos ou si un collègue s’est déjà blessé en exécutant les mêmes tâches, une petite introspection s’impose.

1. Déterminer et analyser la douleur.

  • À quel moment la douleur commence-t-elle à se manifester?
  • S’intensifie-t-elle à mesure que la journée avance?
  • Est-ce que le malaise disparaît après le travail?
  • Persiste-t-il jusque dans la nuit?
  • Le malaise disparaît-il les jours de congé?

2. Essayer de relier le malaise à une tâche ou à un geste fait en cours de travail. Établir l’aspect de la tâche qui provoque le malaise.

  • Est-ce la posture contraignante maintenue longtemps?
  • Est-ce la distance à parcourir?
  • Est-ce l’effort musculaire pour tirer ou pousser?
  • Est-ce le poids et la taille de la charge?
  • Est-ce le même mouvement constamment répété?
  • Est-ce la fréquence et la durée de la tâche?

3. Évaluer le milieu de travail en répondant aux questions suivantes :

  • La hauteur du mobilier ou du matériel vous force-t-elle à adopter une posture inadéquate?
  • L’espace est-il encombré?
  • L’éclairage et la température ambiante sont-ils adéquats?

4. Apporter les améliorations qui s’imposent.

Dans plusieurs cas, on peut corriger la situation soi-même. Toutefois, quand le matériel ou les installations font défaut, ou si l’ajout d’aides mécaniques s’avère nécessaire, la collaboration des décideurs est primordiale et les conseils d’experts, en ergonomie par exemple, peuvent être nécessaires.

Des mesures de prévention élémentaires

À l’hôpital

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Le secteur des services médicaux et sociaux compte parmi ceux où les maux de dos sont les plus fréquents. Chez le personnel soignant, le déplacement de personnes à mobilité réduite constitue le principal facteur de risque. Et vous? Utilisez vous les bonnes méthodes?

Les règles d’or de la sécurité

  • Avant de déplacer un patient, assurez-vous que la zone de travail est bien dégagée et que rien n’entravera vos mouvements ou ceux de la personne à déplacer; débarrassez le lit de ce qui l’encombre, relevez les appuis-pieds du fauteuil roulant et appliquez les freins.
  • Portez des chaussures solides et fermées, munies de semelles antidérapantes. S’il est bien chaussé, le patient pourra y mettre du sien et faciliter votre travail.
  • Rien ne sert de courir… Adoptez une bonne position de départ et vous ménagerez votre dos : pieds écartés, genoux pliés (et non le dos), tête droite.
  • Chaque fois que cela est nécessaire, utilisez une ceinture de déplacement; elle vous assurera une meilleure prise et rassurera le patient!
  • Ne sombrez pas avec votre charge! Bloquez les genoux et les pieds du patient avec les vôtres et tenez-le, au besoin, par le bassin.
  • Chaque fois que c’est possible, mettez la personne à contribution en lui indiquant comment elle peut vous aider à la déplacer.
  • Si la taille ou le poids de la personne vous laisse perplexe, ne jouez pas les héros et demandez l’aide de vos collègues.

À la garderie

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Les éducateurs et les éducatrices deviennent plus souvent qu’à leur tour des Gullivers malgré eux! Agenouillés, accroupis, courbés ou assis par terre, ils vivent dans un univers qui n’est pas adapté à leur taille. À la longue, le dos finit par s’en ressentir.

Les règles d’or de la sécurité

  • Délimitez une aire de jeu à l’aide d’un tapis lavable. Vous limiterez ainsi l’éparpillement des jouets, réduirez le temps de rangement et réduirez les risques d’accidents.
  • Prenez une « chaisière » – sorte de chaise à dossier sans piètement, posée directement sur le sol -, pour vous asseoir par terre, plutôt que d’adopter la position du tailleur, impitoyable pour le dos.
  • Pendant les périodes de jeu, installez-vous contre le mur de manière à voir toute la pièce et ses occupants. Vous protégerez ainsi votre dos contre les contorsions et les assauts affectueux de vos protégés.
  • À l’heure du conte, laissez les tabourets aux enfants et préférez-leur une berceuse adaptée à votre taille.

À l’usine

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Encore aujourd’hui, beaucoup de travailleurs et de travailleuses exécutent manuellement des tâches de manutention. Si l’automatisation n’est pas possible partout, on peut néanmoins améliorer l’organisation du travail de manière à réduire l’effort et les risques d’accidents.

Les règles d’or de la sécurité

  • Privilégiez des plans de travail de hauteur réglable pour que le chargement et le déchargement nécessitent le moins de flexion et d’extension possible.
  • Réduisez le plus possible les distances à parcourir quand vous transportez une charge.
  • Veillez à ce que le sol soit toujours dégagé, propre et sec.
  • Privilégiez le travail d’équipe afin qu’au besoin, des collègues puissent vous prêter main forte. Seul, on prend plus de risques.
  • Assurez-vous que les charges à manipuler soient compactes et permettent une bonne prise près du corps.

    Texte tiré du site de la csst, www.csst.qc.ca